Le président russe compte rester à la tête du pays, engagé depuis près de deux ans dans une guerre avec l’Ukraine, au terme du scrutin de mars prochain.
Ses intentions ne faisaient aucun doute, alors qu’il a engagé la Russie dans un conflit armé particulièrement sanglant avec l’Ukraine depuis près de deux ans. Vladimir Poutine sera candidat à sa succession au Kremlin lors de la présidentielle organisée du 15 au 17 mars 2024, ont rapporté les trois grandes agences de presse russes ce vendredi 8 décembre.
« Je vais me présenter à la présidentielle », a confirmé quelques minutes plus tard Vladimir Poutine, estimant « qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre choix ». L’ancien agent du KGB est à la tête de la fédération depuis un quart de siècle, comme président (de 1999 à 2008 et depuis 2012) mais aussi comme chef du gouvernement de 2008 à 2012. Depuis une réforme constitutionnelle controversée qu’il a fait adopter en 2020, Vladimir Poutine a la possibilité de se maintenir au Kremlin jusqu’en 2036.
L’élection de mars 2024 semble une formalité pour le président sortant, ses opposants sérieux ayant été emprisonnés ou poussés à l’exil. Les irrégularités sont par ailleurs nombreuses et éviteront toute déconvenue électorale à Vladimir Poutine.
La dernière trouvaille du Kremlin est de pérenniser le vote sur trois jours mis en place pour les scrutins organisés pendant la pandémie de Covid-19. Selon l’opposition, cette décision rend notamment plus facile la manipulation des bulletins, qui ne sont pas immédiatement dépouillés le jour du vote et stockés pendant trois jours.
Le Hamas et le président russe Vladimir Poutine veulent « anéantir » les démocraties, a lancé jeudi soir Joe Biden, lors d’un discours à la nation.
Il appelle à l’unité pour combattre les adversaires de l’Amérique. En désignant le Hamas et Vladimir Poutine comme ennemis de la « démocratie », Joe Biden a joué à la fois sur l’orgueil de l’Amérique, « phare » dans le monde, ainsi que sur ses intérêts de sécurité, dans l’espoir de forger un consensus politique.
« Le (groupe islamiste palestinien) Hamas et (le président russe Vladimir) Poutine représentent des menaces différentes, mais ils ont ceci en commun: ils veulent tous deux complètement anéantir une démocratie voisine », a dit le président américain, au lendemain d’un voyage à Tel-Aviv.
C’est pourquoi il va demander dès vendredi au Congrès de financer « en urgence » une aide à Israël et à l’Ukraine, « nos partenaires essentiels ».
Un discours plein d’emphase
Pour sa seconde adresse à la nation depuis le Bureau ovale, le démocrate de 80 ans n’a pas lésiné sur l’emphase.
Le président, une manière aussi de vanter sa détermination face à un électorat que son âge rebute, a rappelé sa visite en février en Ukraine, la première du genre d’un chef d’État américain dans une zone de guerre n’étant pas sous le contrôle de sa propre armée.
« Quand je marchais dans Kiev avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky, avec les sirènes d’alerte aérienne sonnant au loin, j’ai ressenti plus fortement que jamais ce que j’ai toujours cru: l’Amérique est un phare pour le monde. Encore aujourd’hui. Encore aujourd’hui. » « Nous sommes la nation essentielle », a-t-il encore affirmé, reprenant une expression de l’ancienne cheffe de la diplomatie Madeleine Albright.
Mais Joe Biden, candidat à sa réélection, a aussi affirmé que les États-Unis seraient davantage en sécurité « pour des générations » s’ils soutenaient sans hésiter à la fois Israël et l’Ukraine. « C’est un investissement intelligent », a-t-il assuré. « La direction que donne l’Amérique maintient la cohésion du monde. Les alliances de l’Amérique sont ce qui nous maintient, nous Américains, en sécurité. »
Des milliards pour Israël et l’Ukraine
« Nous ne pouvons pas laisser les mesquineries politiciennes et la colère se mettre en travers de nos responsabilités en tant que grande nation », a dit Joe Biden vers la fin de son discours.
Les appels généraux à l’unité sont une constante dans les discours du démocrate, mais le président américain faisait en l’occurrence référence à une urgence politique. Il doit composer avec un Congrès paralysé, à cause des querelles entre les trumpistes et les républicains modérés, incapables de former une majorité cohérente à la Chambre des représentants.
Selon le New York Times, Joe Biden va demander au Congrès 10 milliards pour l’assistance à la sécurité d’Israël, et 60 milliards pour continuer de soutenir l’effort de guerre ukrainien. En joignant les deux, il met sous pression le Parti républicain, dont une frange rechigne à dépenser encore pour l’Ukraine, alors que la droite est unanime pour demander une aide musclée à Israël.
Le président américain sait que le temps est compté : si le Congrès n’arrive pas à voter un budget annuel, les États-Unis vont droit à la paralysie budgétaire, le « shutdown », le 17 novembre.
Au-delà des divisions politiques, béantes, Joe Biden a aussi évoqué les risques de violence contre les juifs et les musulmans aux États-Unis, découlant de la guerre entre Israël et le Hamas. « Les familles juives s’inquiètent d’être prises pour cible », a-t-il déclaré, en dénonçant à nouveau l’« horreur » de l’attaque du groupe palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.
Essentiel FM avec Huffitong Post