À Dubaï, la COP28 fait sa route, cette année

Cette année, c’est Dubaï – première ville des Émirats arabes unis, située sur le Golfe Persique, de plus de trois millions d’habitants –, qui accueillera, du 30 novembre au 12 décembre, la COP28. Ce sera l’occasion pour les 194 pays membres et l’Union européenne d’évaluer l’action menée jusqu’à date, huit ans après l’adoption du Traité international engageant les signataires à limiter le réchauffement de 2°C et de 1,5°C pour atténuer le réchauffement climatique et s’adapter aux conséquences.

En septembre, l’Onu Climat avait publié un document, marquant un premier bilan technique de l’accord de Paris, réalisé pour préparer le bilan que les États vont être négocié à la COP28, sur la base des plans d’actions nationaux de chacun des pays signataire. 

« Depuis son adoption, l’accord de Paris a impulsé une action climatique quasi universelle, mais la communauté mondiale n’est pas en passe d’atteindre les objectifs à long terme qui y sont énoncés, malgré les progrès réalisés », note le média français France Info, qui cite le document.  

En fait, le bilan s’inquiète que les émissions de gaz à effet de serre mondiales « ne suivent pas les trajectoires d’atténuation modélisées », qui permettraient de limiter le réchauffement à 1,5°C et que les possibilités de respecter l’accord de Paris.

Quel bilan ?

Plusieurs acteurs intéressés ainsi que des médias ont déjà tenté de dresser le bilan sur l’application dudit accord sur toute la planète. « Le premier bilan mondial se déroule à un moment critique pour l’accélération des progrès collectifs. Tous les acteurs doivent faire beaucoup plus, sur tous les fronts, pour atteindre les objectifs à long terme de l’accord de Paris », indique France Info.  

Le document invite donc à un sursaut mondial, soulignant la nécessité de sortir des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), d’accélérer le déploiement des renouvelables et de débloquer les mécanismes financiers pour l’adaptation, la transition et le développement.

Selon l’Onu, « il faut transformer les systèmes dans tous les secteurs et dans tous les contextes, notamment en développant les énergies renouvelables, tout en éliminant progressivement tous les combustibles fossiles sans dispositif d’atténuation, en mettant fin au déboisement, en réduisant les émissions autres que le CO2 et en appliquant des mesures axées à la fois sur l’offre et sur la demande », écrivent les experts. Autant de solutions souvent déjà prêtes à être appliquées, qui attendent une volonté politique des décideurs.

Pour combler les manques du passé, il faut des pas

L’Onu a publié une autre analyse, qui entre dans le détail, se penchant sur les plans nationaux sur le climat. Pour elle, les engagements actuels des pays mènent à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030. Au lieu des 43 % préconisés pour limiter le réchauffement à 1, 5°C, établis par le Giec. L’analyse de l’Onu, conformément aux conclusions de l’an dernier, indique que si les émissions n’augmentent plus après 2030 par rapport aux niveaux de 2019, elles n’affichent toujours pas la baisse rapide jugée nécessaire par la science dans cette décennie.

Laquelle conclusion montre que les gouvernements doivent passer « des petits pas aux pas de géant lors de la COP28 », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

« En attendant, nous sommes hors-piste », alerte-t-il. « Des progrès centimètre par centimètre ne feront pas l’affaire, renforce Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu. Le temps est venu d’une supernova de l’ambition climatique dans chaque pays, ville, secteur. »

Le réchauffement pourrait dépasser l’objectif de 1,5°C

Quelles pourraient être les conséquences de ce manque d’ambition sur le climat? C’est à cette question que tente de répondre le Climate Action Tracker (CAT), organe de référence créé par une communauté d’experts et piloté par des ONG environnementales. La réponse réside entre 1, 8°C et 2,7°C de réchauffement au cours du siècle. Environ +1, 8°C si l’on est « optimiste« , supposant que toutes les promesses des Etats soient bien appliquées. Et +2,7°C en moyenne si l’on veut être réaliste, en se basant sur les « politiques et actions » réelles, expose le CAT, accompagné par l’institut allemand New Climate, dans son analyse datant de novembre 2022 et suivant 39 pays et l’UE, couvrant 85 % des émissions mondiales.

Le constat est partagé par le Giec. Dans leur dernier rapport, les experts mandatés par l’ONU écrivent : « en 2030, les émissions mondiales de gaz à effet de serre découlant des [plans d’actions des Etats] annoncés jusqu’à octobre 2021 rendent probable un réchauffement au-delà de 1, 5°C au cours du XXIe siècle et rendent difficile de le limiter sous 2°C. Traduction: sans plans d’action plus ambitieux, les deux seuils vitaux pour l’humanité établis dans l’accord de Paris resteront inatteignables. »

Essentiel FM avec France Info

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