Au Cœur du Monde
Par Bernadin Philogène | Édité par Sylvestre Fils Dorcilus
Le monde retient son souffle. Ce qui se joue actuellement entre Israël et Iran n’est pas une simple montée de tensions comme celles que l’on a connues auparavant. C’est un basculement, une fracture imminente qui menace d’aspirer toute la région – voire la planète – dans un chaos incontrôlable.
Les images de Tel Aviv-Jaffa frappées en pleine nuit par une pluie de missiles balistiques, les sirènes hurlantes, les immeubles effondrés, les cris d’enfants sous les décombres… Ce ne sont pas des scènes de fiction. Ce sont les premiers éclats d’un feu qui pourraient embraser le monde. L’Iran a montré sa puissance. Israël, humilié, appelle à l’aide. Et l’aide arrive. Ou du moins, l’arsenal.
Les États-Unis, comme un géant aux pieds d’acier, mobilisent leurs flottes : l’USS Thomas Hudner se déploie, les destroyers encerclent déjà les zones sensibles, le USS Carl Vinson et le CSG Nimitz sont prêts à frapper, si l’escalade se confirme. Mais ce n’est pas seulement une guerre de missiles. C’est une guerre de lignes rouges et d’alliances.
Le ministre israélien de la Défense a prévenu : « Téhéran brûlera ». Mais ce serait oublier que Téhéran n’est plus seul.
La Corée du Nord annonce son soutien ouvert à l’Iran. Le Pakistan menace de déclencher une guerre nucléaire si l’Iran est frappé de manière décisive.
Et la Chine, dans l’ombre, réactive discrètement ses réseaux d’approvisionnement militaire, comme elle l’avait fait lors de la guerre indo-pakistanaise. N’oublions pas l’accord stratégique de 25 ans signé entre Téhéran et Pékin.
Israël est aujourd’hui pris entre le marteau et l’enclume. Il craint une attaque sur quatre fronts simultanés : le Liban, la Syrie, le Gaza et la Cisjordanie. Ses ennemis sont nombreux, motivés et… synchronisés.
Et au cœur de tout cela le spectre d’un changement de régime. Ce n’est plus seulement une question de territoire, de sécurité ou de vengeance. C’est un combat pour le pouvoir, pour la survie des systèmes politiques en place. Ce que veut l’un, l’autre le refuse à tout prix. Et vice versa.
L’engrenage est lancé. Et le danger n’est plus régional. Il est global.
À quoi faut-il s’attendre ? Une guerre totale ? Un cataclysme nucléaire ? Une reconfiguration du Moyen-Orient ? Ou un effondrement des certitudes qui ont structuré le monde depuis 1945 ?
Le chaos n’est plus une hypothèse. Il est déjà là. La seule question est : jusqu’où laisserons-nous la logique de destruction aller ?